À propos du chef d'orchestre Ferenc Fricsay (Budapest, 9 août 1914 - Bâle, 20 février 1963) et de son père Richard Aloys FricÅ¡aj (1867-1940 ?), chef d'orchestre et compositeur morave.
Peu de gens savent que l'un des plus grands chefs d'orchestre du vingtième siècle, Ferenc Fricsay, Hongrois émigré en Allemagne, élève de Béla Bartók et Zoltán Kodály à l'Académie de Musique de Budapest et à qui l'on doit de merveilleux concerts et enregistrements notamment d'opéras et d'oeuvres de Mozart, était d'origine morave.
Son père Richard FricÅ¡aj est né dans l'une de plus belles villes de Moravie et sans aucun doute l'une des plus musicale, Kromeřiz, capitale d'une petite région étonnante et attachante : la Hanaquie.
Il fait ses études au lycée de Kromeřiz et commence la musique avec Eduard Albert (1848-1908), chef et professeur de musique à l'école Concordia et au cercle artistique Moravan de la ville, se perfectionne au sein d'une musique d'un régiment militaire basé à Tesin et achève sa formation en cours particuliers avec le chef d'orchestre, compositeur et ami de Bedřich Smetana, Josef Nesvera (1842-1914). De 1888 à 1897, il est en poste à Vsetin en Moravie (Valachie), employé des établissements Thonetova et directeur de la musique de l'entreprise qu'il amène à un niveau d'interprétation remarquable. Il est également chef de choeur de l'Union Cyrilienne, directeur de l'école de musique municipale et organisateur de nombreux événements musicaux locaux parmi lesquels la représentation du Stabat Mater de Dvořák et d'opéras. Sa présence à la tête de sa formation musicale aux manifestations organisées en l'honneur de la visite de l'empereur François-Joseph de Habsbourg dans la petite ville voisine de Bystryci pod Hostinem lui assure une réputation qu'il met à profit pour obtenir un poste de chef de musique militaire dans une des villes prestigieuses de l'empire austro-hongrois, à Belgrade (1898-1911). En 1913, il s'installe dans la capitale de la Hongrie et dirige la musique du Honvéd de Pest (1913-1934) avec laquelle il donne des concerts, après la première guerre mondiale, en Allemagne, en Turquie, en Bulgarie et participe à des concerts radiophoniques. Il termine sa carrière comme inspecteur des musiques militaires hongroises (1935). Richard FricÅ¡aj nous a laissé de nombreuses oeuvres de musique militaire (marches...) sans grand génie mais de bonne facture.
Éric Baude