Georges Enesco, virtuose d'avenir

Deux années après enthousiasmé les Parisiens avec son opus 1 "Poème Roumain", c'est en tant que virtuose, titulaire du 1er prix de violon au Conservatoire, que le jeune Enesco se présente au public. Critique et commentaires du Guide Musical (février 1900).

(Matériel recueilli par Alain Chotil-Fani)

CONCERTS COLONNE

 

L'événement du concert de dimanche dernier était l'apparition devant le grand public de M. Georges Enesco, ce jeune Roumain sur qui un très curieux poème symphonique avait déjà attiré l'attention l'hiver dernier. Depuis lors, ce jeune artiste avait obtenu un premier prix de violon au Conservatoire, et c'est en qualité de virtuose qu'il se présentait cette fois. Il avait fait le choix de l'admirable Concerto de Beethoven ; c'était de sa part une tentative louable, mais téméraire, dont il s'est tiré à son honneur, malgré le « trac » intense auquel il semblait être en proie. Un style sobre et classique, une justesse impeccable et une qualité de son charmante sont d'heureux présages pour l'avenir de M. Enesco, qui sera l'un des meilleurs violonistes de notre époque lorsqu'il aura acquis un peu plus de largeur dans le jeu. Le public lui a fait, à juste titre, une très chaude ovation.

J.-A. WIERNBERGER

Guide Musical n°7 du 18 février 1900, p. 247

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