Antonín Dvořák et sa famille

Nous présentons ici quelques-uns des membres de la famille du compositeur.

František Dvořák (1814-1894)

Le père d'Antonín Dvořák, originaire de Drinov près de Kralupy, est tout d'abord comme plusieurs membre de sa famille, boucher-aubergiste à Nelahozeves (lieu de naissance du compositeur) à partir de 1840 puis il ouvre une grande auberge (Velka Hospoda) à Zlonice de 1855 à 1860. La famille s'agrandit et les affaires ne sont pas aussi florissantes qu'il ne l'espérait même si l'atmosphère des lieux est propice à la musique. František est un bon musicien amateur, habile violoniste comme ses deux frêres aînés, remarquable cithariste. Antonín se joint très tôt au petit groupe d'instrumentistes qui se produit dans la grande salle. Les parents et leurs 8 enfants doivent à nouveau déménager. En 1865, František Dvořák reprend l'auberge « U Stulcu »  » à Kladno, non loin de Prague. Après la mort de sa femme Anna, née Zdenkova à Uha près de Velvary (1820-1882), il s'installe avec son fils František à Libcice sur la Vltava. Il revient ensuite encore une fois à Kladno où sa fille Alosia Marsnerova l'accueille à de nombreuses reprises.

En 1890, il déménage à Velvary chez une autre de ses filles Jana Anna (Johana) Strakova (1851-1938) qui l'héberge avec son mari Václav, horloger, jusqu'à la fin de sa vie. Il est enterré au cimetière de Velvary avec sa fille Johana et sa soeur cadette Marie.

Jana Anna (Johana) Strakova (1851-1938), née Dvořákova

Jana Anna est la deuxième des 3 soeurs d'Antonín Dvořák. Elle se marie en 1878 avec l'horloger de Velvary Václav Straka. Ils ont 8 enfants. Elle s'occupe de son père František pendant les 4 dernières années de sa vie. Antonín Dvořák l'aide financièrement et soulage la famille de son extrême pauvreté. Elle se consacre au mémorial de son frère à Kralupy.

Anna Frantiska Dvořákova (1854-1931), née Čermakova, épouse d'Antonín Dvořák

Anna Frantiska Čermakova chante les parties d'alto solo dans différents choeurs d'églises à Prague. Elle interprête, sous la direction de son mari, à plusieurs reprises le Stabat mater opus 58 (B 71) à Olomouc, Kromeriz, Prague (1884), ainsi que le Requiem opus 89 (B 165)

Elle se marie avec Antonín Dvořák le 17 novembre 1873, l'accompagne pendant ses voyages en Angleterre en 1886 et 1891 et réside avec lui aux Etats-Unis de 1892 à 1895. La bonne entente des parents leur permet d'affronter la disparition précoce de plusieurs de leurs enfants. 6 survivent, 4 filles et 2 garçons : Otilie, Anna, Magdalena, Antonín, Otakar et Alosia.

Avec le chanteur baryton Aloïs Göbl (1841-1907), ami de la famille et parrain de la dernière fille des Dvořák, Alosie (1888-1967), elle donne pour la première fois dans la chapelle de Sychrov, en 1877, les chants religieux Ave Maria opus 19B (B 68), l'hymne à la sainte trinité (1878) B 82 et en 1879, O sanctissima opus 19A (B 95 A), Ave maris stella, opus 19B (B 95), les 2 chanteurs étant accompagnés à l'orgue par le compositeur. Après la mort de Dvořák, elle séjourne alternativement à Prague et Vysoka.

Klotilda Čermakova (1823-1903), née Prochazkova

La belle-mère d'Antonín Dvořák perd son mari en 1873. Elle habite chez la famille de son gendre et sa fille au début des années 1880. Lors des séjours du compositeur aux Etats-Unis, elle s'occupe de ses enfants.

Otakar Dvořák (1885-1961)

Otakar est le fils cadet d'Antonín Dvořák. Il fait ses études au lycée (Akademicke Gymnasium) puis à l'école de commerce de Prague (Obchodni Akademie). Tout d'abord employé des caisses d'épargne, il part ensuite dans une filiale à Terst. Il sert comme soldat pendant la première guerre dans les troupes de l'empire austro-hongrois. À son retour, il devient Directeur des caisses d'épargne de Caslav. En 1924, il épouse Marie Sramkova. De ce mariage naîtra 2 enfants, Anne et Antonín. Otakar et sa famille vivront à Pribram et à Vysoka.

Aloisie Fialova (1888-1967), née Dvořákova

Dernière fille d'Antonín Dvořák, elle fait comme ses soeurs aînées des études à l'école supérieure de jeunes filles de Prague. Sa famille la surnomme familièrement Zinda, Zicka, Zindulka. Lorsque Antonín Dvořák séjourne pour la deuxième fois aux Etats-Unis, elle tombe gravement malade. Elle se marie avec l'ingénieur Josef Fiala, sous-locataire de sa grand-mère Klotilda Čermakova. Ils ont 3 enfants : Antonín, Vera et Jiří. Josef Fiala travailla aux chemins de fers impériaux. Ils résidèrent pour une courte durée à Schönbrünn près de Vienne puis à Chrudim en Bohême centrale, à Zdar et Plzen.

Otilie Sukova (1878-1905), née Dvořákova

Fille aînée d'Antonín Dvořák, elle suit les cours de l'école supérieure de jeunes filles de Prague, étudie le piano en Bohême avec Jindrich Kaan z Albestu (1852-1926) et aux Etats-Unis (1892-1894) avec Adele Margulies, professeur au conservatoire national de musique de New York, qui tenta, en 1897, lors d'un voyage en Autriche, de convaincre Dvořák de revenir aux Etats-Unis. Elle accompagne son père également lors de son dernier voyage en Angleterre en 1896. Le 17 novembre 1898, elle épouse le compositeur Josef Suk (1874-1935), élève de son père. Elle meurt en 1905, peu de temps après son père, à l'âge de 27 ans.

La sonatine pour piano opus 100 (B 183) d'Antonín Dvořák est à l'origine dédiée à sa fille Otilie et son fils Antonín (« Pro Tonika a Otlu »).

Otilie Sukova fut l'inspiratrice de nombreuses oeuvres de son mari parmi lesquelles le cycle pour piano opus 12 (1895-96), le chant Mé zene (à ma femme) (1902), Raduz a Mahulena, opus 13, Pod jabloni opus 20, O matince, opus 28, Zivotem a snem, opus 30. La mort de son beau-père et de sa femme inspira aussi à J. Suk sa symphonie Asraël opus 27. Josef Suk arrangera ultérieurement pour l'édition les petites pièces pour piano de sa femme Otilie Ukolebavka (berceuse), Humoreska, Pepca na konicku (Jojo sur son dada).

Anna Sobotkova (1880-1923), née Dvořákova

Seconde fille d'Antonín Dvořák. Elle est élève de l'école supérieure de jeunes filles de Prague 1. Comme Otilie, elle étudie le piano avec Jindrich Kaan z Albestu. Elle se marie en 1903 avec le conseiller municipal Josef Sobotka. Le couple a deux enfants, Otilie et Jiří.

Traduit et compilé par Éric Baude.

Sources

KUNA, Milan, Ph Dr., Antonín Dvořák, korrespondence a dokumenty, svazek 4, korrespondence odeslana, 1896-1904, Praha, Bärenreiter Editio Supraphon, 1995

Retour vers le chapitre Dvořák  |   Accueil du site