Leopold Eugen Měchura (1804-1870)

Tout comme J. K. V. Kalivoda, Měchura est un compositeur de la génération présmetanienne. Né à Prague, il fit des études au collège de Klatovy puis revient à Prague pour se consacrer au droit et à la philosophie tout en suivant des cours de composition au conservatoire avec V. J. Tomášek et B.D. Weber. Un emploi de fonctionnaire et d'officier de justice le ramène de nouveau à Klatovy. Il démissionne pour se consacrer à la composition et se retire dans un petit château hérité de son père à Votin en Bohême du sud. Son travail de compositeur le rapprocha de ses amis pragois, plus particulièrement d'avec son beau-frère, l'historien tchèque František Palacky et d'autres personnalités musicales, scientifiques ou littéraires comme Jan Ludevit Prochazka, Alois Vojtěch Smilovsky, Jan Theobald Held, Jan Bedřich Kittl (1806-1868), juriste, compositeur, chef d'orchestre et successeur de B. D. Weber à la tête du conservatoire de Prague. Il fut reconnu vers la fin de sa vie comme l'un des plus éminents compositeurs de la nation tchèque. Son œuvre conséquente prend tout d'abord sa source dans le classicisme et le préromantisme, évolue, influencée par Mendelssohn et Schumann et trouve dans le courant nationaliste tchèque animé par son beau-frère, une véritable inspiration durant les dernières années de sa vie.

On lui connaît 6 symphonies, 3 opéras (Der Schild, opus 63 et Marie Potocka, opus 107, 1869) dont un (Hiorba, opus 21, 1831) inachevé, plusieurs cantates inspirées de légendes populaires, Stedry Den, veille de Noël, sur un texte de K.J. Erben, Pohreb na Kanku, enterrement à Kanka, Mojova Noc, nuit de mai, un mélodrame, de la musique vocale, des pièces religieuses, des quatuors à cordes, des compositions pour piano et des quatuors pour cors qui restent des modèles du genre.

Eric Baude, septembre 2002

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