Josef
Triebensee (né à Třeboň le 21 novembre 1772- mort
à Prague le 22 avril 1846)
Nous
avons déjà dans une brève
biographie de
Josef Triebensee évoqué l'exceptionnelle
carrière
de cet instrumentiste à vent virtuose (hautboïste),
né à Třeboň (Wittingau en allemand) en
Bohême du
sud, une petite ville proche de České Budĕjovice. Le
rôle
joué par Josef Triebensee en tant que Directeur de la
musique
des princes A. I. puis J. I. Liechtenstein, comme chef d'orchestre au
Théâtre Municipal de Brno et enfin au
Théâtre des Etats de Prague
où il
succède à Carl Maria von Weber en 1816, nous a
convaincu
qu'il était nécessaire de compléter
cette
brève biographie. Nous mettrons en
lumière dans
cette article cet aspect méconnu de son parcours musical
jusqu'à ses débuts pragois.
Triebensee est entré
selon le musicologue Roger Hellyer (TNGDM) à Vienne en
1794 au service du prince A. I.
Liechtenstein en tant que premier hautbois et Directeur de son Harmonie composée
de 14 (?) musiciens. Il est, à notre avis peu probable que
le
nombre de musiciens de cet ensemble, fondé vraisemblablement
sur
le modèle de l'Harmonie
Royale et Impériale
de Joseph II, ait été aussi important et nous
sommes
plutôt portés à croire qu'une confusion
est faite
avec la Musique Turque
du
prince A. I. Liechtenstein, fondée en 1791, formation
d'instruments à vent (bois et cuivres)
complétée
par des percussions. Cette Musique
Turque, deuxième ensemble à vent des
princes Liechtenstein est
rattachée aux régiments d'infanterie princiers.
Il avait pour mission de participer aux
défilés militaires, d'accompagner les exercices
des
régiments de grenadiers, de venir en renfort à
l'occasion de diverses manifestations officielles ou religieuses ou
encore
d'étoffer si besoin l'effectif de l'orchestre du
Théâtre. Il fut placé jusqu'en 1801 sous
la responsabilité de Jan (?) Prachenský
(Prasanský), organiste selon Dlabač et compositeur,
lui-même d'origine tchèque puis dissout par J. I.
Liechtenstein en 1805 après la mort de son frère.
Les
princes A. I. et J. I. Liechstenstein, grands chasseurs, aimaient
à se rendre dans leur propriété de
Valtice (Feldsberg en allemand) pendant l'automne,
propriété qui appartenait à la famille
depuis 1387.
On
donna de 1790 à 1806 pendant ces saisons de chasse qui
pouvait durer de 2 à 3 mois de nombreuses
représentations musicales et théâtrales
(opéras, singspiels, ballets...), la programmation
s'inspirant largement des ouvrages donnés dans la proche
capitale impériale autrichienne. Pour celà une
troupe de chanteurs saisonniers était engagée et
placée sous la direction de J. Triebensee. Le prince se
réservait toutefois le droit de décider de la
programmation finale des oeuvres et avait prudemment tenu à
éditer lui-même un règlement
détaillé du fonctionnement de son
théâtre. Il avait aussi
rédigé les contrats d'engagements de ses
artistes. On joua ainsi, en 1798, du 16 septembre jusqu'à la
fin novembre presque quotidiennement des pièces de
théâtres, des singspiels et certains
opéras de Mozart comme La
Flûte enchantée, Les Noces de Figaro,
La Clémence
de Titus, ainsi qu'un ballet, Pygmalion,
d'un auteur non identifié. A l'occasion de cette saison 7
chanteurs et 6 chanteuses se produisent sous la direction de J.
Triebensee sur la scène de Valtice (Feldsberg). L'effectif
réduit du choeur (6 chanteurs) était
complété par de jeunes
élèves de
l'école locale. Il est vraisemblable que les
opéras de Mozart aient été
donnés sous une forme réduite et
adaptée (par Triebensee ?) au dispositif de la
résidence princière. On
donna également à Valtice cette
saison-là, sous sa direction des oeuvres
de Triebensee lui-même, une mise en scène de sa
cantate Jägerfreude
(1798?), un pastiche écrit par 2 compositeurs Der Jurist und der Bauer
(1798). J.
Triebensee pouvait, dans le cadre de son service en tant que
Maître de Chapelle, Directeur et premier hautbois de
l'harmonie, encore diriger ponctuellement la troupe de Valtice pour des
représentations dans d'autres résidences
princières occasionnelles des environs de Vienne comme dans
celle voisine de Lednice, à
Penzing ou Wiener Neustadt voire, cette fois pour des raisons
commerciales, à Opava en Silésie.
Des raisons financières contraignent le prince à
ne pas poursuivre les activités musicales de Valtice au
delà de 1809. Il congédie ses musiciens et
l'ensemble à vent est dissous en juin de cette
année. Lorsque J. I. Liechtenstein
décidera en 1812, de refonder son Harmonie ce sera le
deuxième
clarinettiste de l'ensemble précédemment dissous
Václav (Wenzel) Sedlák (1776-1851) qui succèdera à
Triebensee et en prendra la
direction. Ce nouvel ensemble qui fonctionnera cette fois jusqu'au 1er
mai 1835 interprétera un nouveau
répertoire, en particulier un nombre important de
remarquables
transcriptions d'opéras de Sedlák,
de partitas de F. Kramář-Krommer etc, répertoire
engendrant une évolution importante du profil instrumental
de l'harmonie
d'origine. Cette évolution du répertoire ne sera
d'ailleurs pas propre à l'harmonie du prince Liechtenstein
mais
générale aux ensembles à vent de
l'empire
autrichien et européens. Pour ces nouvelles
oeuvres et
transcriptions, il sera fait appel
à un instrument introduit récemment dans les
ensembles
à vent militaires autrichiens et allemands le contrebasson
ainsi
qu'à une ou deux trompettes et plus
tardivement encore au trombone. Le contrebasson (Kontrafagott)
accordé à l'octave inférieur du basson
avait
été précédemmment
utilisé par Haydn
et Mozart, ce dernier n'ayant, dans toute son oeuvre, fait appel
au contrebasson que dans sa
pièce maçonnnique viennoise pour 2 hautbois,
clarinette,
3 cors de
basset, contrebasson et cordes en do mineur Maurische Trauermusik K.
477/479a, datée de 1785.
Joseph
Triebensee passe quelques mois en 1811 au service du comte
hongrois
Hunyady (Hunyadi) comme directeur de son ensemble à
vent
(?) à Vienne et
commence sa collaboration avec le Théâtre
municipal de
Brno tout en poursuivant ses activités de chef d'orchestre
dans
la capitale impériale.
Entre
1811 et 1815, le Théâtre de Brno voit se
succèder
deux directeurs: Franz Füger (1811-1813), F. J. Korntheuer
(1813-1815). Ce n'est qu'à partir de l'arrivée de
H.
Schmidt en 1815 que la situation peut se stabiliser. Il est
difficile de savoir aujourd'hui quelles relations entretint Joseph
Triebensee avec son aîné et
prédécesseur,
le compositeur, pédagogue et chef d'orchestre
morave
Gottfried Rieger (1764-1855) et s'ils se partagèrent
éventuellement la direction des représentations
d'ouvrages lyriques ou de concerts à Brno. Aucune source
connue
ne semble curieusement mentionner la présence de Triebensee
à la tête de l'orchestre du
théâtre à
cette période. Les successeurs de J. Triebensee au
Théâtre de Brno auront pour noms Joseph Strauss
(1817),
Casimir von Blumenthal (1818-?), Šebestián
Livorka
(violon solo de l'orchestre), Joseph Wilhem Schürer et Adolph
Müller.
La première mention d'une musique de Triebensee
jouée dans le cadre des activités du
Théâtre de Brno semble largement
antérieure à l'arrivée de celui-ci en
Moravie. Si l'on se réfère au Répertoire du
Théâtre de Brno de Milada
Würmová, il est fait mention d'une musique de
scène de J. Triebensee pour la représentation de
la tragédie de Schiller Die
Jungfrau von Orléans dès
le 21 mars 1804 alors que Triebensee est encore en poste
auprès
du prince Liechtenstein à Vienne et à Valtice. On
trouve
ensuite successivement dans ce même Répertoire du
Théâtre de Brno la mention d'une
représentation de son opéra comique Der rote Geist im Donnergebirge (composé
en collaboration avec I. von Seyfried) le 8 février 1810. On
donne le 16 juin 1882 la pièce Es ist Friede de F.
J. Korntheuer avec une musique de Triebensee, le 7 novembre 1814 les
tragédies romantiques Beatrix,
Gräfin von Hohenfels oder: Das Wort des deutschen Mannes
(texte de F. J. Korntheuer (?) ou F.F. Rosenau) avec une musique de
scène de Triebensee, le 21 novembre 1814 Der Tyran von Alba oder Der
Triumph der Gerechtigkeit (texte de J. B. Frey)
avec une musique de scène de Triebensee, le 5
décembre 1814 Osmond
der Wütherich oder: Die räschende
Erscheinung (traduction d'un texte d'un auteur anglais)
avec une musique de scène de Triebensee, le 13 mars 1815 son
opéra comique Männertreue
oder: Die Ehemänner nach der Mode (livret de I.
J. Seyfried ? d'après un texte d'un auteur
français), le 17 mai 1815, la tragédie Axel und Walburg oder: Olafs
Gräbmal in in der Riesenhalle zu Drontheim
(texte de A. G. Oehlenschläger) avec une musique de
scène de Triebensee, le 3 janvier 1816 son opéra
héroïco-comique Der Feuergeist im Schwarzwald
oder: Dittmars Falls (livret de A. F. Kuner), le 11 mars
1816 la tragédie romantique Svatopluk, König von
Grossmähren oder: Der Verrat in der Adamshöhle
(texte de K. F. G. Töpfer inspiré par l'histoire de
la Grande Moravie) avec une musique de scène de Triebensee,
le 7 octobre 1816, la tragédie Die Braut im Grabe oder: Die
Erlösung aus der Totengruft (texte de A. F. W.
Bibra) avec une musique de scène de Triebensee. Le nom de
Triebensee apparaît pour la dernière fois lors d'une
représentation de la farce populaire Der Spadifankerl
(traduction d'un texte d'un auteur français) avec une
musique de scène et des intermèdes
dansés de Triebensee.
Les
représentations d'opéras au
Théâtre de Brno
commencent en avril 1811 et leur fréquence augmente
régulièrement jusqu'au début de
l'année
1814 puis elles s'espacent en 1815 et 1816 pour être
remplacées par des pièces de
théâtre avec
des musiques de scènes composées notament par
Triebensee,
des ballets et des pantomimes. Elles reprennent de nouveau
après
l'arrivée du nouveau directeur, H. Schmidt.
J. Triebensee travaille
à Brno à une époque de
transition entre le crépuscule des opéras de
l'ère
classique et l'aube du triomphe des nouveaux opéras italiens
et
des premiers opéras romantiques allemands. Ce sont toutefois
les
opéras français, adaptés en allemand,
qui sont
parmi les ouvrages lyriques étrangers, peut-être
les plus
représentés sur la scène de Brno. Les
noms de
Boieldieu, Dalayrac, Catel, Cherubini, Isouard, Méhul,
Spontini
apparaissent régulièrement entre 1809 et 1832 sur
les
programmes du Théâtre.
Le Répertoire du
Théâtre de Brno de Milada
Würmová
mentionne, entre 1811 et 1817, lors de la présence en
Moravie de
Triebensee (1811-septembre 1816), dans le domaine de l'opéra
les
noms des auteurs et des opéras suivants:
1811
H. I. Seyfried, Cyrus,
21 avril
G. Nicolini,Trajan in
Dazien, 20 mai
(arrangé
pour octuor à vent et contrebasson par V. Sedlák,
copie
pour l'harmonie des Augustins de Brno datée de 1827).
F. Pär, Leonor,
8 juillet
G. L. Spontini, Die
Vestalin, 19 août
F. Pär, Sargino, 30
septembre (deux airs arrangés
pour octuor à vent et contrebasson dans les Miscellanées de la
musique n° 12 de J. Triebensee, copie
pour l'harmonie des Augustins de Brno datée de 1817).
H. M. Berton, Aline,
Königin von Golconda, 16 octobre
F. Pär, Achille, 25 novembre
V. Jirovec, Ida, die
Büssende, 16 décembre
1812
A. E. M. Grétry, Die
Karavane von Kairo, 16 mars
V. Jirovec, Der
Augenartz, 4 mai (arrangé
pour 11 instruments à vent par F. Starke, copie pour
l'harmonie
des Augustins de Brno datée de 1824).
G. B. Bierey, Wladimir,
Fürst von Novgorod, 15 juin
Peter von Winter, Marie
von Montalban, 13 juillet
J. Weigl, Die Uniform,
24 août
Luigi Cherubini, Medea,
7 décembre
1813
G. B. Bierey, Die Gesemjäger,
1er janvier
F. A. Boieldieu, Johann
von Paris, 15 mars
J. P. Solié,Die
Geheimnis, 8 mai
Wolfgang Amadeus Mozart, Mädchentreue
oder Cosi fan tutte, 10 mai
André Ernest Modeste Grétry, Raoul der Blaubart,
26 mai
J. R. Zumsteeg, Die
Geisterinsel, 9 juin
H. I. Seyfried, Berta
von werdenberg, 22 septembre
1814
F. Kauer, Orpheus und
Euridice, 14 janvier
Nicolas Isouard, Alamon,
Fürst von Catanea, 15 juin
Nicolas Isouard, Das
Lotterielos, Opereta,
1er juillet
1815
F. A. Boieldieu, Der
neue Gutsherr, Komická opera, 12 juin
G. B. Bierey, Almazinde
oder: Die Höhle Sesam, 6 septembre
Nicolas Isouard, Die
Räuberhöhle, 27 novembre
1816
Jan Nepomuk Hummel, Der
französische Ritter in der deutschen Mühle,
Komická opereta, 16 mars
Nicolas Isouard, Joconde
oder: Die Abendteurer, Komická opera,
12 juin
Nicolas d'Alayrac, Gulistan,
19 juillet
F. Pär, I
fuorosciti oder: Die Strassenräuber bei Florenz,
16 décembre
1817
L. van Beethoven, Fidelio,
24 février
F. Pär, Kamila
oder: Das Martergewölbe in der Ruinen von Kordova,
17 mars
J. Haydn, Noah oder:
Die Sündflunt, (La création),
oratorio avec mise en scène 24 mars
V. F. Tuček, Roderich
der Grausame, Raubgraf von Rabenburg, 2 juin
J. A. Benda, Medea,
Melodram, 4 juillet
P. J. Lindpaintner, Abrahams
Opfer, 14 juillet
N. Isouard, Jeanot et
Collin, Komická opera,
13 août
G. Rossini, Trancred,
der Befreier, 6 octobre
V. Jirovec, Mirina,
Königin der Amazonen, mélodrame, 17
novembre
E. T. W. Hoffmann, Dirna
oder: das Urteil im Tempel zu Jagarnat,
mélodrame, 1er décembre
Il n'est pas impossible non plus que la présence de
Triebensee
à Brno ait pu parmi d'autres facteurs, influencer
directement ou
indirectement le développement des activités d'un
ensemble à vent fondé en 1810,
l'harmonie du couvent des Augustins du Vieux Brno. Ses
activités musicales furent plaçées
à partir
du 6 avril 1816 précisément sous la direction du
frère Cyril Napp, futur Abbé du couvent et grand
amateur
d'harmonie. Le développement des activités de
cette harmonie va croissant à partir de 1817. Son
répertoire postérieur est-il lié au
répertoire lyrique donné à Brno
et dans l'empire autrichien ? Les opéras
donnés à Brno entre 1811 et 1817 et le
répertoire
de l'harmonie des Augustins ne démontrent pas encore,
à
cette époque, de manière évidente de
liens
étroits entre eux. La diffusion des opéras de
Rossini
à Brno, à partir de 1817, fait évoluer
la
situation et les deux répertoires se rapprochent par la
suite
d'une manière significative.
Les
débuts pragois
Triebensee quitte Brno à l'automne 1816 et
succède
à Carl Maria von Weber en octobre au
Théâtre des
Etats de Prague. La direction du théâtre est
assurée depuis 1807 par Johann Karl Liebich
jusqu'à sa
mort en décembre de cette même
année. C. M.
von Weber, successeur lui-même du compositeur et chef
d'orchestre
morave et compositeur prodigue Václav (Wenzel)
Müller
(1807-1813) est resté en poste à Prague d'avril
1813
jusqu'au 29 septembre 1816. Il a dirigé pendant
ces trois
années environ 430 représentations et pas moins
de 72
ouvrages lyriques différents. Il est
étonnant de
voir que, pendant cette période, aucune de ses compositions
antérieures n'a pu être
représentée sur la
scène pragoise. C'est Triebensee qui dirigera le premier
opéra de Weber donné à Prague, Silvana, composé
en 1808-1810.
La représentation inaugurale a lieu le dimanche 2
février 1817 avec probablement dans le rôle
principal la chanteuse Karolina Brandt, fïancée de
Weber. Cet ouvrage connut 17 reprises en 1817 et resta pendant deux
années l'ouvrage le plus représenté
sur la scène pragoise. C'est toutefois l'opéra du
compositeur français Nicolas Isouard (1773 ou 1775-1818) Popelka
(Cendrillon) qui demeura longtemps l'ouvrage le plus populaire de tout
le répertoire du Théâtre des Etats. Un
autre opéra d'un compositeur français Jean de Paris
d'Adrien Boieldieu (1775-1834), dans sa version allemande connait
également un succès pragois
considérable.
Les premières oeuvres que dirige Triebensee à
Prague sont vraisemblablement le Singspiel Der Grenadier (Le Grenadier)
du compositeur viennois Michael Umlauf (1781-1842) suivi de Das Waisenhaus du
populaire et prodigue Joseph Weigl (1766-1846).
Le 9 novembre 1816, soit un peu plus d'un mois après
l'arrivée de Triebensee, Henriette Sontag (Sonntag,
1806-1854) une très jeune cantatrice
allemande, âgée de 10 ans,
élève du Conservatoire est invité
à chanter pour la première fois sur
scène dans le Singspiel de V. Müller Die Teufelsmühle
(Le Moulin du diable).
Triebensee la prend sous sa protection et devient son professeur en
1817 lorsqu'il accepte le poste d'enseignant de la toute nouvelle
classe de chant choral du Conservatoire de Prague. Celle qui sera
surnommée plus tard "La divine Jetty" revient peu
de temps après sur scène et chante, sous la
direction de Triebensee, le rôle de Benjamina de
l'opéra Joseph
und seine Brüder (Joseph et ses frères)
de Nicolas Méhul (1763-1817). D'autres jeunes chanteuses
issues du Conservatoire comme Terezie Brunetti (1803-1892)
bénéficièrent du soutien de Triebensee
à leurs débuts. T. Brunetti étudia le
piano avec C. M. von Weber pendant son séjour pragois puis
fut admise au Conservatoire où elle fut
élève de 1817 à 1821. Elle sera
cependant cette année-là
congédiée de l'établissement pour
avoir participé aux représentations de Die Zauberflöte
au Théâtre des Etats sans l'autorisation de la
direction du Conservatoire de Prague. Triebensee ayant de
lui-même cessé d'enseigner dans cet
établissement en 1819, il n'est pas impossible que le renvoi
de T. Brunetti soit peut-être éventuellement
lié à une mauvaise entente entre Triebensee et le
directeur du Conservatoire, Bedřich Diviš Weber (1766-1842), auparavant en
conflit ouvert avec le prédécesseur de
Triebensee. T. Brunetti appartint jusqu'en
1822 à la troupe du Théâtre des Etats
puis se maria au compositeur tchèque Jan
Křitel Václav Kalivoda (1801-1866),
violoniste de l'orchestre du Théâtre des Etats
pendant quelques mois de 1816. Elle le suivit en 1822 à
Donaueschingen ou elle poursuivit sa carrière.
Éric Baude, janvier 2007
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