Sans doute, des sentiments contradictoires traversaient son esprit :
une création dans la capitale tchèque s'imposait
pour le
compositeur national qu'il apparaissait
maintenant aux yeux de ses concitoyens, mais s'il ne pouvait pas dicter
totalement ses choix dramatiques et musicaux, ne s'exposait-il
pas à de nouvelles désillusions, voire
à de nouvelles
vexations ? D'autre part, il savait qu'il pouvait compter chez lui,
à Brno, non seulement sur le dévouement de
František Neumann, mais également sur sa
loyauté.
Ces qualités locales contrebalançaient l'absence
de
création nationale à Prague. Il savait aussi que,
maintenant, une création à Brno ne passerait plus
pour un
évènement provincial et que la critique musicale
tchèque, essentiellement basée dans la capitale,
serait
dans l'obligation d'en tenir compte.
Le 26 avril 1921, le journal Lidove noviny informa que le compositeur
venait de terminer un nouvel opéra. Profitant de cette
annonce
publique, le chef d'orchestre du
Théâtre
National de Brno,
František Neumann s'empressa de demander à
Janáček l'exclusivité de la création,
brûlant la politesse à d'autres structures. Les
dés
étaient jetés,
Kát'a
prendrait vie à Brno.
Ce qui n'empêcha pas son auteur d'entretenir une
corrrespondance
avec O. Ostrčil, le chef de l'opéra de Prague,
assurant ainsi
ses arrières, sachant qu'une personnalité comme
la sienne
ne pouvait s'affirmer pleinement qu'en se faisant jouer aussi dans la
capitale. Capitale qui assura un an après la
création la
deuxième représentation de Kát'a. Il
se rendit
même à Prague en septembre de cette
année 1921,
manière de pousser les feux…
Le 18 août 1921, il écrivit à Kamila
Stösslova
: "
J'ai
eu pas mal de travail. J'ai nettoyé la partition de Kát'a
Kabanová. Hier
les chefs d'orchestre du théâtre sont venus chez
moi,
l'œuvre a été jouée, elle a
plu. Je verrai
bien. Vous préféreriez peut-être venir
à la
première à Brno ? Ce sera début
novembre ici."
Quelques semaines plus tard, il lui adressait un nouveau message en
forme de dédicace :
"
Venez
à la première à Brno ; tout porte
à
croire que ce sera magnifique. Et vous savez que lorsque j'ai fait
votre
connaissance à Luhačovice pendant la guerre * et
que j'ai vu pour
la première fois l'amour qu'une femme peut porter
à son
mari - je me souviens de vos larmes - c'est cela qui m'a fait penser
à Kát'a
Kabanová et
à le composer. Je vous invite donc, maintenant que
l'œuvre est achevée."
(29 octobre 1921)
*
Janáček rencontra pour la
première fois Kamila Stösslova durant le mois de
juillet
1917 dans la station thermale qu'il fréquentait
régulièrement depuis 1903. (Voir
situation
de Luhačovice)
Malgré ces invitations renouvelées, Kamila resta
chez
elle, à
Písek.
La création à Brno se
déroula donc sans la présence de cette femme qui
prenait de
plus en plus d'importance dans la vie et le cœur du
compositeur et dans la
genèse de ses œuvres.
Il restait au compositeur à régler certains
détails et ajustements que nécessitaient les
impératifs de la mise en scène et de la musique
et ses propres désirs. Une dizaine de jours avant la date
fatidique, les dirigeants de l'Opéra de Brno
adressèrent ce message au compositeur. "
A votre
requête, nous avons discuté du décor
pour la
seconde scène de votre nouvel opéra avec le
producteur
Vladimir Marek et le décorateur en chef Vladimir Hrska et
nous
avons conclu qu'il y a seulement vingt secondes pour le changement de
décor, temps durant lequel il est impossible
d'aménager
la pièce autrement qu'avec la soi-disant toile de fond. La
même chose arrive dans l'acte 2. Néanmoins, nous
avons
donné de nouvelles instructions et avons peint des
décors
supplémentaires qui selon nos opinions devraient
tout-à-fait vous satisfaire. En ce qui concerne la
disposition symétrique du mobilier à propos
duquel vous
nous avez entretenu, M. Marek fera son possible pour trouver le temps
disponible. Nous sommes persuadés que vous serez satisfait
de
ces nouvelles dispositions."
Vladimir Hrska, le décorateur de la création de
Kát'a Kabanová
Sur la scène du Théâtre National de
Brno, ce 23 novembre 1921,
Kát'a
Kabanová prenait
vie
,
dévoilant
aux yeux des spectateurs son amour insensé pour Boris pour
aboutir au drame final, dans un opéra démontrant
la
grande maîtrise, l'originalité et le lyrisme
singulier de
Janáček.
Distribution |
Personnages
fémininins |
Chanteuses |
Personnages
masculins |
Chanteurs |
Kát'a
|
Marie
Veselá |
Tikhon
|
Pavel
Jeral |
Boris
|
Karel
Zavřel |
Kabanicha
|
Marie
Hladíková |
Dikoj
|
Rudolf
Kaulfus |
Varvara
|
Jarmila
Pustinská |
Kudrjas
|
Valentin
Šindler |
Glaša
|
Lidka
Šebestová |
Kuligin
|
René
Milan |
Fekluša
|
Ludmila
Kvapilová |
|
|
|
Orchestre
du
Théâtre national de Brno |
František
Neumann
|
Mise en
scène |
Vladimir
Marek
|
Décors |
Vladimir
Hrska
|
Marie Veselà, créatrice du
rôle titre de Kát'a Kabanová
photo dédicacée à Janáček
"au
Maître très estimé L. Janacek, en
souvenir, Marie Veselà"
František
Neumann, le chef
d'orchestre à qui on doit la création de
l'opéra Kát'a Kabanová de
Janáček
Ce chef mérite que l'on s'attarde un peu sur lui.
František Neumann (1874 - 1929) naquit à
Prostejov.
Il se
forma au conservatoire de Leipzig durant les années 1896/7.
En
tant que chef d'orchestre, il effectua son apprentissage en Allemagne
à Hambourg, en Autriche à Linz, en
Bohème à
Liberec et Teplice avant de se fixer à Frankfort sur le Main
en Allemagne
durant quinze ans de 1904 à 1919. Occasionnellement, il
dirigea
l'orchestre philharmonique tchèque à Prague.
Lorsqu'il
prit la direction musicale de l'Opéra de Brno en 1919,
dès sa première saison il monta une nouvelle
production
de
Jenůfa.
Au cours des
saisons suivantes, il assura la création de chacun des
nouveaux
opéras de Janáček. Il
représenta
également les opéras de Smetana et parmi ceux de
Dvořák,
Čert a Káča
en 1924,
Jakobin
en 1925 et
Dimitrij
l'année suivante ainsi que des opéras de Zdenĕk
Fibich,
Josef Bohuslav Foerster, Otakar Ostrčil et du jeune Bohuslav
Martinů.
Cependant sa culture musicale ne se limitait pas à la
musique
tchèque. Sur la scène du
Théâtre National,
il mena au succès des œuvres lyriques de Gluck,
Mozart,
Beethoven, Weber, Rossini, Verdi, Richard Stauss, Puccini, Ravel,
Debussy, Krenek, Falla, parmi d'autres, tandis qu'il
inscrivit au programme des concerts orchestraux, l'intégrale
des
symphonies de Beethoven et une grande partie de celles de Gustav
Mahler. Les
mélomanes moraves purent également entendre sous
sa
baguette en 1925 les
Gurrelieder
de
Schoenberg en présence de son auteur. La simple
énumération de ces compositeurs suffit
à montrer
que la capitale morave vivait intensément au rythme de la
création musicale contemporaine et honorait les compositeurs
qui
avaient imprimé leur marque dans l'histoire de la musique.
Il ne
survécut qu'un an à
Janáček qu'il avait tant
servi et si bien.
Comment ce nouvel opéra
Kát'a
Kabanová
fut-il reçu par le
public et la critique ? Si l'on en
croit Jaroslav Vogel, mal. Tout au moins pour la
première
représentation. Celui-ci écrivit dans son ouvrage
à la page 268 (voir
Sources)
: "
Au
début, il fut reçu froidement, mais
après
plusieurs exécutions, l'audience devint de plus en plus
enthousiaste…"
Pourtant le témoignage de
l'écrivain Max Brod, l'un de ses proches et son traducteur
en
langue allemande, proclame une toute autre vision. Mais a-t-il rapport
à l'exécution de la première ou
à l'une des
suivantes ? Maintenant,
donnons la parole à Max
Brod, justement, qui publia ses impressions deux ans plus tard :
"
Pour
être honnête,
seuls les experts du théâtre de Brno pourraient
comparer
ce triomphe avec d'autres succès qu'a connu cet endroit.
L'opinion générale est que le succès de
Kát'a
Kabanová fut sans précédent.
Après l'acte I, le public ne s'est pas contenté
de
rappeler les artistes plus de dix fois sur scène. L'auteur !
L'auteur ! réclamait-il sans
cesse et de bruyante
façon chaque fois que
le rideau se rouvrait. Enfin Janáček apparut avec
ce
sourire courtois et tendre sur son grand et doux visage. Quand il
salua, ses lèvres
remuaient, il sembla qu'il murmurait des mots
inaudibles.
C'était étonnamment émouvant de voir
cet homme
âgé, si vigoureux et si plein de jeunesse, sur une
scène qui frémissait encore des sons magiques de
sa
passion.
Cela
se reproduisit après
chaque acte avec une intensité grandissante. On m'a dit que
l'enthousiasme du public de Brno est en général
inférieur à celui de Prague. Eh bien,
à
cette occasion, la chaleur de Brno égala celle de
Prague."
Vladimir
Helfert, compositeur et critique
Vladimir
Helfert - qui avec ses jeunes collègues Vilem Petrzelka et
Vaclav Kapral avait fondé à Brno deux ans
auparavant le
Club des jeunes compositeurs - rédigea pour
l'édition de
Moravské noviny
datée du 25 novembre 1921 un long article dont voici les
extraits les plus significatifs.
"Le
caractère de la musique de Janáček est ici en
fait le
même que celui de ses récents travaux. Vital,
sauvage,
unifié par une fllux d'idées musicales au cours
dynamique, irrésistible, puissant, soutenu en même
temps
par une invention mélodique aphoristique, s'exprimant
toujours
de manière subtile et soudainement jaillissant d'une source
tiède. La caractéristique musicale peut se
définir
précisément par des traits rugueux et puissants.
Il est
instructif de voir comment avec sa musique Janáček a
été capable de maîtriser la question
dramatique. […]
Dans le premier acte, il a été capable de
créer
une musique dramatique intégrale d'une telle puissance que
l'impression en est vraiment inoubliable. L'extase de Kát'a, sa
confession à Varvara, tout cela déferle
inexorablement
jusqu'à sa propre requête de préter
serment.
Après le second acte, qui avec ses lyriques demandes s'offre
quelques
répits et un peu de calme, la dynamique musico-dramatique
grandit de
nouveau dans l'acte 3 jusqu'à la catastrophe.
Quel dommage qu'après la fascinante gradation du 1er acte,
l'acte final n'aille pas plus haut ! Je pense que la raison principale
est que la dynamique sauvage du cours musico-dramatique ne peut pas
grandir et non pas du tout que la situation dramatique de l'esprit
brisé de Kát'a ne le permettrait pas.
Une gradation dans cette
direction ne serait pas possible, mais une autre voie serait possible.
Cette véritable catastrophe - la confession publique
de Kát'a et
la rédemption de son péché par sa
propre mort -
rend possible un développement musical de la catharsis de
l'âme de Kát'a. La musique peut
continuer à dire ce que ne
peuvent exprimer les mots, exprimant une sympathie avec une
personne malheureuse obstinée enfermée par son
énorme amour, cette sympathie et amour pour les autres que
peut-être seule une âme slave est capable de
manifester.
Mais la catastrophe de Kát'a est résolue
trop en surface.
Janáček illustre trop ses derniers mots, tandis que le
spectateur rempli de la tragédie d'un être
malheureux
aurait préféré entendre la voix de
l'âme de Kát'a.
Le lyrisme est la base à partir de laquelle les
autres
valeurs dramatiques de l'œuvre grandissent. Ici aussi chacun
ressent au mieux comment la musique de Janáček vient
directement du cœur.
[…]
Il reste, fait sans
précédent, qu'un compositeur de l'âge
de Janáček a
encore autant de
puissance créative, de tempérament, de vigueur
et d'ardente passion. Oui, sa musique est pleine d'ardente
passion. Chaque fois que quelqu'un chante à propos de
l'amour,
à propos du désir, la musique est presque
suffocante par
le torrent de sentiments qu'elle charrie. Il y a quelque chose de
profondément fondamental dans ces situations et chacun sent
confusément
combien Janáček
a
créé quelque chose de véridique avec
sa musique,
toujours vrai pour lui-même, sans compromission. Vous
pourriez
dire que ces situations ardentes ne sont pas des expressions
: une telle
musique est écrite avec le sang du coeur. Et à
ces pages
vous ne pouvez seulement que rendre hommage. La dernière
rencontre
entre Kat'a et Boris avant la catastrophe est une des plus grandes
scènes lyriques.
Dans la sucession des travaux de Janáček, Kát'a
Kabanová est sans
aucun doute le point culminant ; il montre de nouvelles facettes du
compositeur. Aussi, le fait que la répétition des
mots
que l'on trouve dans Jenůfa
ait diminué et que le texte soit mis dans son
expressivité naturelle contribue à la concision
dramatique de l'œuvre, laquelle devient l'une des plus
remarquables de notre littérature opératique.
L'éxécution de cette œuvre montra une
fois de plus
l'excellence de notre théâtre local. Ce n'est pas
une
œuvre facile. Le style propre de Janacek, son orchestration
inhabituelle, ses tempos abrupts et les difficultés
s'amassant
sur la voix humaine, tout cela demande à l'équipe
de
l'Opéra un considérable ouvrage. Elle les
surmonta
honorablement, l'honneur revenant au directeur musical, monsieur
František Neumann, dont le dur travail et
l'habileté
artistique fut de nouveau démontrée au grand
jour. La
première, bien que menacée par l'indisposition de
deux
solistes se passa sans difficulté.
Le rôle titre, confié à Mme Vesela, fut
admirable
et complètement satisfaisant. Le Boris tenu par M. Vavrel
fut également excellement chanté. Mme Hladikova,
la dureté
appropriée dans le ton et les mouvements pour
Kabanicha, bien
que parfois, elle exagéra peut-être, par exemple
dans la
scène avec Dikoij ou à la fin de
l'opéra.
Peut-être la production en fut-elle plus responsable
qu'elle-même. Dans les autres rôles, Mlle Pustinska
s'en
est bien tirée ; elle fit de Varvara une fille simple,
scrutant
le monde avec curiosité et s'avéra capable de
tenir son rôle
avec une voix plaisante. M. Kaulfuss, en Dikoj, créa un de
ses
meilleurs rôles. La première fut un
évènement heureux et pour notre
théâtre
représenta un nouveau succès, bien
mérité qui
doit certainement donner satisfaction pour que d'avantages
d'œuvres
de l'opéra tchèque dans des cas
particulièrement
difficiles et des temps défavorables soient
montées."
Page
de couverture de la partition de Kát'a
Kabanová illustrée par Hrska
Dans Lidove noviny, un
journal que
Janáček lisait régulièrement et dans
lequel
lui-même donnait des chroniques, paraissait le même
jour un
compte-rendu dû
à la plume de Gracian Cernusak.
" La
musique de Janáček est
en divers endroits
d'une efficacité écrasante et jusqu'ici chacun
ressent
que la source de cette efficacité n'est pas une froide
recherche
de l'effet réalisé par un compositeur parvenu
à la
parfaite maîtrise de son métier, mais le
résultat
d'une volonté d'acier et le sentiment intense d'un musicien
qui
s'est formé tout seul. […]
Dans les épisodes dans lesquels Kata n'est pas
concernée
directement, Janáček
est un maître du détail dans la peinture, comme
par
exemple dans la scène entre Dikoj et Kabanicha qui a
l'expressivité saisissante des portraits d'Holbein
l'Ancien ou dans la scène délicieuse entre
Varvara et Kudrjas, pleine d'épanchements lumineux et de
gaieté. Le retour de Janáček vers une
mélodie vocale efficace
est de plus en plus évident dans Kát'a
Kabanová,
spécialement dans les scènes lyriques. Ce n'est
pas
dû à la construction traditionnelle de la mélodie,
mais parce qu'une ligne de musique pure ne grossissant pas la
stylisation
d'un discours parlé reste le médium expressif de
la
partie dramatique. […]
Il est naturel qu'une œuvre au sujet d'une telle
efficacité et si accessible par son expression artistique
ait un
grand succès, amplifié davantage par le respect
fermement
enraciné pour la vie et l'œuvre de Janáček. Une
part non
négligeable de ce succès toutefois provient du
Théâtre de Brno. Il donna ses meilleures forces
dans ce
travail et il éleva le niveau de
l'éxécution
musicale à un point où nous voudrions qu'il se
maintienne
sans cesse. Ceci s'adresse spécialement à
l'excellente
interprétation de la partie orchestrale qui dissimule des
difficultés si nombreuses et si variées et
à la
créatrice du rôle titre si considérable, Mme
Vesela… Il est évident que le succès
complet n'a
pu être remporté que grâce à
la direction du
chef aussi connaisseur du caractère spécial de
l'œuvre, aussi persévérant, aussi
enthousiaste que
le directeur musical František
Neumann."
Dans son copieux livre de souvenirs (My Life
with Janáček),
son épouse Zdenka ne délivre aucune impression
sur la
création morave de Kát'a
Kabanová,
dernier opéra de son mari dont le titre n'est même
pas
cité, comme s'il n'existait pas, comme si dans cette
nouvelle
période créatrice l'existence d'une telle
œuvre
n'avait aucune importance…
Quatre jours après
la création, Janáček,
dans son style bien particulier - qu'en Europe occidentale il nous est
parfois bien difficile de décrypter - adressa ce court
message
de remerciements au chef d'orchestre :
"Cher
ami,
Nous
venons ensemble une nouvelle
fois durant un évenement artistique - sans commentaire -
juste
comme l'eau et la foudre..
L'exécution de Kát'a
Kabanová fut l'une
de ces rencontres.
Il semble que le temps de Smetana soit en train de renaître
ici à Brno.
Puis-je vous remercier, l'orchestre, les chanteurs ?
Nous sommes certainement contents que nous ayons tous
progressé
chacun dans notre partie, chacun dans notre propre territoire.
Nous pouvons nous féliciter et nous aimer.
A vous et à tous ceux qui se sont investis dans
l'exécution de Kát'a
Kabanová.
Votre dévoué."
Le 14 décembre, de sa manière
lapidaire habituelle, il écrivait à Kamila
Stösslova : "
J'ai
eu un succès incontestable avec Kát'a
Kabanová. Olomouc,
Ljubliana et Prague l'ont tous pris. Reichenberger de
l'Opéra de Vienne est venu la voir. Et Le journal d'un
disparu avec la jeune
bohémienne est aussi populaire."
Si l'intérêt des responsables des
opéras de chacune des villes que cite Janáček
ne peut être mis en question, des difficultés de
tout
ordre en repoussèrent les représentations d'une
dizaine d'années, sauf
à Prague. La diffusion de Kát'a
Kabanová en
Europe et même en Tchécoslovaquie
s'avéra lente.
Joseph Colomb - octobre 2005
Pour l'écriture de cet article, je me suis souvent
référé aux informations
données par John
Tyrrell dans le livre qu'il a consacré à
Kát'a
Kabanová. (voir Sources).
Par ailleurs, la rédaction de cet article n'aurait pas
été possible sans les traductions
d'écrits
tchèques effectuées par Renata Daumas.